Quand s’est posée la question du « comment et avec qui enregistrer le nouveau disque ? », j’avais une certitude : même si j’avais enregistré seul tous les instruments sur les maquettes des nouveaux morceaux, je souhaitais maintenant m’entourer de gens pour jouer avec moi et surtout j’avais en tête d’enregistrer la section rythmique live en studio. N’étant pas un assez bon bassiste pour le faire moi-même, mais aussi parce que je voulais me laisser champ libre à l’enregistrement pour écouter et choisir les meilleures versions, j’ai vite voulu proposer à quelqu’un de prendre la basse à ma place. En posant la question sur mon site et quelques réseaux sociaux, j’ai rapidement eu pas mal de réponses et de propositions positives, certaines immédiatement inacceptables, quelques unes relativement alléchantes. Au milieu, une d’entre elles ne pouvait se refuser: celle de Lionel Laquerrière.
Je connais Lionel depuis pas mal d’années maintenant, pas très bien car on ne se voit pas très souvent, mais c’est toujours un plaisir – que je soupçonne à chaque fois partagé – quand on se croise, le plus souvent au détour d’un concert. Je suis ses activités discographiques depuis un peu plus de 10 ans maintenant, j’ai travaillé sur un remix d’un de ses groupes il y a quelques temps et on s’est retrouvé sur une scène commune parisienne il y a 4 ans. Je le sais pas mal occupé ces temps ci (il a beaucoup de projets à son actif : Nestor Is Bianca, Geysir, ESB et aux côtés de Yann Tiersen) et j’ai donc été ravi et flatté qu’il réponde présent.
C’est toujours un peu le coup de poker quand on propose à 2 personnes qui ne se connaissent pas de jouer ensemble. Surtout quand on a très peu de temps en studio. C’était le cas pour Lionel et le batteur, et pour les 3 jours prévus en studio pour l’enregistrement de la rythmique. Les quelques petites appréhensions du premier jour se sont vite estompées. La session basse/batterie a été un modèle du genre. J’en garde encore des souvenirs assez fébriles.
Lionel a beaucoup apporté au disque, je pense que ça s’entend dès la première écoute. Le jeu est net, précis, le son est rond, chaud et brillant.
Dernière anecdote : on bloquait le 3e jour sur l’enregistrement d’un titre. PE a alors proposé qu’on ralentisse le tempo de la batterie de moitié pour voir. En quelques minutes, Lionel a transformé le thème de basse originale et a proposé quelques notes très simples mais évidentes. Le titre a pris un autre chemin ce jour là, jusqu’à la voix quelques semaines plus tard. C’est maintenant un de mes titres préférés sur l’album, il me tarde de vous le faire entendre.